©Peinture -Oswaldo Guayasamín
ARGILE DU RUDIMENT
Hydratée la profondeur du trafic des copretérites
du banc
Je reste éclaboussé de vignettes dans une bouche de
solitude.
J'enfonce mon hurlement dans les chaussures du
zodiaque, j'arbole la guérison
de mes genoux, l'accordéon de boue de ma névrose.
Je rassemble les morceaux d'argile et je les
accroche dans la presse de délire
des courants d'air de la cachette, rudiments que
les yeux
dévorent avec un appétit de feu et des branches de
brouillard crépues.
Ensuite, je lisse les cheveux noirs du quotidien,
trouble et cruel.
Quand je m'enfonce dans ma propre ombre, l'eau perme l'armure de tous les oiseaux
qui me soutiennent et de ceux qui cherchent
un feutre.
Malgré l'argile néfaste du paradis, je marche sans
crainte de la nuit.
Sans crainte de la nuit je monte des pierres comme
des ascenseurs,
le toucher a souvent guidé mes yeux pour traverser
des lunes de mésaventure.
Le temps n'est pas vain : chaque fois il devient
ductile, définitif et sévère,
le corps respire circulaire autour des sédiments.
—Voyez-vous mes bras et mes pieds enfoncés dans
l'humidité croissante
de la boue près du mur planté de mes jours ?
Tout se construit avec avidité : l'encre qui
rejette les barreaux,
le galop dans les éventails de grottes avec des
chauves-souris marécageuses.
Sans plus tarder, je réarme mes propres rudiments,
l'âme sort du noir,
l'haleine grandit depuis les râles de l'air.
Au début organique de mes mots de sang, le son
circule,
l'existence que l'on brûle dans le port de tant de
rêves.
Tiré du livre «Finale de l'épouvantail», 2013
©Peinture -Oswaldo Guayasamín
©André Cruchaga
Traducción al francés de Dumitru Ichim