sábado, 2 de agosto de 2008

Quand vient la nuit_André Cruchaga

Danièlle Trottier, Canadá






QUAND VIENT LA NUIT

« La vérité c'est que je connais aussi les affres du silence,
à cause de mon cœur toujours si pressé,
consumé de patience… »
Jules Supervielle



Je ne sais pas si tu existes encore quelque part dans le monde
La nuit plane tapie dans les profondeurs
Je ne sais pas si tu es là résistant au temps
Je ne sais pas si je mérite de te voir avec visage et barbe
Qui résiste aux misères du monde
Et qui aspire aux rires et aux étreintes
Jamais je ne connus une autre façon de vivre
qui ne soit la crèche des livres
Jamais je sus de l'éternité attrapée dans une seconde
Soudain je me rends compte: il y a un trou dans les rêves
Et que tes reliefs me sont inintelligibles
Soudain je te respire et me paralyse
Mes yeux s'échappent comme s'envole la cendre
Ensuite, une rivière de profonds silences
Qui émerge des paupières
Maintenant je sais ce qu'il y a dans mon esprit quand la nuit arrive
Ta présence absente qui ronge les ficelles de l'âme
L'hésitation lorsque nous marchons dos à dos
L'ennui de ne parcourir que l'horizon
Dans des draps froids et des oreillers en pagaille
Je ne sais pas ce que tu fais avec ta robe pour couvrir la fantaisie
Non plus avec l'océan de la nuit et sa langue de cannelle
Je ne sais pas comment effacer la peur dans la gorge
Je ne sais pas comment voler la lumière et qu'elle perdure
Je ne sais pas comment retenir la vie sans angoisse ni mort
Avoir la certitude de ton essence devant la fenêtre
La plante grimpante de la tendresse
Et la rivière qui cherche son torrent secret
Je ne sais pas si en te réveillant à minuit
Tu vois les trains qui élèvent des mouchoirs de fumée
Et s'éloignent de plus en plus de ce vide
Froidure dans la bouche et fracture des mélèzes de l'espoir
Je ne sais pas où nous conduit l'abîme de la distance
Je ne sais pas si l'espoir possède des montagnes de bise
Pour humecter ce sable de l'âme
Barataria 22-12-2003
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Poema de André Cruchaga, traducido al francés por Danièlle Trottier.
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